Shamar Rinpotché

Dans la hiérarchie spirituelle de l’Ecole Karma Kagyu , le Shamarpa seconde le  Gyalwa Karmapa. Il est l’émanation d’Amitabha, Bouddha de Lumière Infinie : un exemple vivant de l’aspect d’Amitabha dans notre monde, sous la forme  forme d’un Mahabodhisattva. Le titre tibétain de Shamar signifie “le lama de la couronne rouge rubis”, ainsi dénommée parce-qu’elle est  la réplique de la propre couronne de Karmapa que ce dernier a accordée au Shamarpa. Les incarnations successives du Shamarpas sont aussi connues sous le nom de ” Karmapas au bonnet rouge”. Le 4e Karmapa a affirmé au 2e Shamarpa :

“Vous êtes l’une des manifestations, tandis que je suis l’autre. Donc, la responsabilité de maintenir la continuité des enseignements de la lignée Kagyu repose autant sur vous que sur moi.”

Dans le  Sutra du Bhadrakalpa , le Bouddha Shakyamuni prophétisa : « dans l’avenir, un Mahabodhisattva avec une couronne rouge rubis viendra à la rencontre de ceux qui souffrent et les conduira hors du cycle de la confusion et de la misère.” Dans le Shamarpa, la prédiction de Bouddha fût accomplie. Ligne d’incarnations successives, l’activité des Shamarpas fût de préserver l’intégralité de l’héritage de Bouddha, particulièrement les enseignements venant de grands mahasiddhas indiens et de maîtres tibétains. Au cours des siècles dans la lignée Kagyu, les Karmapas et les Shamarpas se sont réciproquement reconnus, leur relation étant celle d’un maître à disciple.

Naissance et jeunesse

Le 14ème Shamarpa est né le 27 octobre 1952 dans le Royaume de Derge, Tibet Oriental. En 1956 il se rend avec son frère, Jigme Rinpotché, au Monastère Tsurphu, la résidence principale des Karmapas, où ils restent  deux ans. En été 1956, à l’âge de quatre ans, en reconnaissant de vieux moines du monastère Yangpochen, la résidence ancestrale des Karmapas, il révèle son identité en tant que  Shamarpa. Plus tard cette année-là, le 16ème Karmapa et son entourage, y compris Shamar Rinpotché et Jigmé Rinpotché, voyagent jusqu’à Bodh Gaya, en Inde, où ils sont invités à participer aux 2,500e célébrations du Bouddha Jayanthi.

Après avoir voyagé plusieurs mois en Inde et au Népal, ils retournent au Tibet, visitant en chemin le monastère de Yangpochen. Dans son incarnation, c’est la première fois  que Shamar Rinpotché fait cette visite. Car pendant la période  d’interdiction par le gouvernement tibétain (sous influence chinoise) de l’institution du Shamarpa, le monastère est réservé à la lignée  Gelugpa. Si les les statues des anciennes incarnations des Shamarpas y étaient toujours présentes, il semblerait  que celles coiffées de chapeaux rouges avaient été remplacés par des chapeaux jaunes. Montrant les statues, le jeune Shamar Rinpotché s’exclame : “C’est moi” et place sur sa tête un chapeau rouge qui était resté sur les genoux d’une des statues. Beaucoup plus tard, Shamar Rinpotché rétablit Yangpochen en tant que monastère Karma Kagyu, d’autant que  les moines Gelugpas qui y résidaient avaient fait de puissants souhaits  pour que ce site revienne à la lignée Karma Kagyu.

L’institution des Shamarpas

A la demande du 16ème Karmapa, le 14ème Dalaï-lama a d’une façon informelle consenti à rétablir le Shamarpa,  et en 1958 à Tsurphu, le 16ème Karmapa l’a intronisé à titre privé. Connu à ce moment-là seulement sous le nom de “Dorje Rinpotché”, son identité devait encore être dissimulée. Après  l’invasion chinoise communiste du Tibet en 1959, Shamar Rinpotché rejoint Karmapa lors de son vol en exil, ainsi ils se croisent  d’abord au Bhoutan et ensuite s’installent au Royaume de Sikkim à l’invitation du Chogyal. Au début des années 1960, Shamar Rinpotché commence son éducation et reçoit sa formation au vieux Monastère Rumtek établi à l’époque du 9ème Karmapa. Lors des années suivantes il reçoit  du 16e Karmapa les enseignements complets et les transmissions de l’école Karma Kagyu.

L’année 1964 est marquée par la levée officielle, par le gouvernement tibétain en exil, de l’interdiction pour  l’institution Shamarpa. Shamar Rinpotché est donc intronisé par le 16e Karmapa qui l’officialise en tant que détenteur de la lignée, lui conférant  la deuxième plus haute position dans la lignée, après lui-même. Ainsi, après une interdiction de 170 ans, le 16e Karmapa décide de rétablir les Shamarpas et cela constitue  l’un de ses principaux accomplissements . De la même façon, après la mort du 16e Karmapa en 1981, Shamar Rinpotché est le seul représentant officiel – il protège la vérité et lutte contre l’écrasant pouvoir politique des grandes nations pour trouver l’incarnation du 16ème Karmapa et préserver l’authenticité de la lignée  Karma Kagyu. De la même façon, conformément aux traditions spirituelles de la lignée,  il  reconnait formellement Trinley Thayé Dorjé comme étant le 17ème Karmapa, en l’intronisant dans l’Institut Bouddhiste International Karmapa (KIBI) à New Delhi en 1994. Dans les années qui suivent, il donne à Karmapa l’intégralité de la transmission de la lignée, le forme totalement et l’habilite.

La disparition de Rinpotché

Suite aux tragiques nouvelles quant au décès soudain de son maître, Sa Sainteté Karmapa Thayé Dorjé, écrivant depuis le KIBI, évoque l’enseignement fondamental du Bouddha sur l’impermanence, mais proclame aussi que, bien que la manifestation physique de Shamar Rinpotché ait quitté ce monde, son rôle de maître continue et ses aspirations et  bénédictions resteront pour toujours. Juste après son décès, de nombreuses et éminentes personnalités bouddhistes avec qui Shamar Rinpotché a scellé des liens proches, s’expriment à travers de sincères messages de condoléances pour les élèves et la famille de Shamar Rinpotché, en particulier  pour son frère Jigmé Rinpotché. Du Népal, les lamas du monastère Ka Nying Shedrup Ling, dirigé par Chokyi Nyima Rinpotché, se font l’écho des émotions des innombrables pratiquants du Dharma partout à travers le monde : “c’est comme si la noirceur de nuit avait soudainement avalé notre monde”.

Sous la direction de Karmapa Thayé Dorjé, des centaines de centres de Karma Kagyu et des monastères ont dans le monde entier commencé la pratique d’Amitabha, Bouddha de Lumière Illimitée. Lama Ole Nydahl s’adresse alors à ses élèves et amis du Bouddhisme de la Voie de Diamant en ces termes :

“Nous subissons la perte profonde de Sa Sainteté Kunzig Shamar Rinpotché de ce monde. Cependant, en tant que  Bodhisattva aux qualités uniques – tant pendant qu’entre ses incarnations – il offre ainsi des occasions indestructibles pour beaucoup d’absorber les aspects de son immense  bénédiction et de son savoir. Donc : avant que nous n’ayons la chance de le revoir à nouveau sous sa nouvelle forme réincarnée, gardons-le en notre mémoire en invoquant le mantra du Bouddha de la Lumière Infinie : OM AMI DEWA HRIH. Il a été  un enseignant réellement unique et un grand exemple pour nous tous.”

Rinpotché avait récemment visité l’Europe pour enseigner dans des nombreux centres Bouddhistes dans la famille du Dharma Karma Kagyu, y compris Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne, France (le siège européen du Karmapa), Kagyu Ling à Manchester, Royaume-Uni (le centre principal de la Communauté Dechen), l’Institut de Beaufoy à Londres, qui sera le dernier centre bouddhiste de la Voie de Diamant qu’il aura visité dans cette incarnation, et finalement Renchen Ulm, en Allemagne, le siège européen de son propre réseau de centres de Bodhi Path, dont il avait travaillé à leur établissement depuis le milieu des années 90.

La crise Kagyu

Shamar Rinpotché est sans doute plus largement connu pour le rôle qu’il a joué lors de la crise qui a submergé la lignée Karma Kagyu après la disparition du 16e Karmapa, ce qui lui a apporté en même temps une immense gratitude mais aussi une amère condamnation. Il a protégé la tradition Karma Kagyu et ses élèves de différentes façons que beaucoup ne pouvaient même pas comprendre, les libérant de l’hégémonie sectaire et du bourbier géopolitique sino-tibétain. Et de cette manière, il a triomphé de l’inimaginable adversité.

En tant que Rinpotché tibétain, il était particulier : il n’était pas un homme de compromis. Il a refusé de participer à des “jeux” et ne tolérait pas la manipulation. S’il sentait que cela était la bonne décision, sans peur de défier qui que ce soit , il a agi sans se préoccuper de sa propre réputation ou de son planning. Honnêteté, courage et intrépidité absolue : c’est ainsi que l’on peut définir sa personnalité; solide comme un roc, inébranlable dans l’engagement de ses idées et immuable quelque soit la taille de l’obstacle, poursuivant toujours son chemin et allant toujours de l’avant.

Totalement conscient de sa position de Shamarpa, il n’est jamais tombé dans la fierté ou l’arrogance, combinant gravité et humilité. Possédant une douceur et une compassion naturelles, il pouvait aussi être hardi et direct dans sa façon de communiquer, particulièrement au moment des questions complexes de la crise Kagyu. Ceci est bien résumé dans sa lettre ouverte en 2006 au Professeur Robert Thurman, qui s’était aventuré dans les explications des problèmes de l’école Karma Kagyu. Dans la lettre, Rinpotché utilisait le terme “package believers” pour évoquer les bouddhistes qui ne savent pas examiner les détails des situations, devenant ainsi une proie facile au fanatisme. En référence “à la preuve” présentée au gouvernement tibétain en exil quant à la reconnaissance de 17e Karmapa, Shamar Rinpotché  expliquait :

“Il n’existe là aucune tradition sur laquelle on peut s’appuyer pour demander la preuve de tels types de reconnaissance. C’est parce que le processus est au-delà de ce que les gens peuvent percevoir avec leurs sens. Ainsi moi-même, étant un Shamarpa, je suis la preuve de l’autorité apte à  reconnaître le Karmapa selon les traditions de la lignée Karma Kagyu.”

Il est vrai que, conformément à son rôle de détenteur de la lignée, il n’avait d’autre choix que consacrer sa vie à la défense de la tradition Karma Kagyu, mais il était beaucoup plus que ce rôle ou le représentant de cette institution. Concernant les tulkus, Shamar Rinpotché déclarait :
“Puisque chaque incarnation est une nouvelle vie, le bénéfice de grands actes réalisés dans le passé n’est pas transféré automatiquement dans chaque nouvelle incarnation … La grandeur doit être gagnée à nouveau dans chaque vie.”

Shamar Rinpotché : son activité

Sous la Couronne Rouge il y a réellement un grand homme. Bien au-delà de sa responsabilité dans la crise Karmapa et son statut formel dans l’Ecole Karma Kagyu, il reste un lama exceptionnellement réalisé, il a montré une capabilité d’activité à tous les niveaux du monde.

Shamar Rinptoché était un grand humaniste et un philanthrope. Son livre “Creating a Transparent Democracy” qui expose le cadre par  lequel on peut établir un système démocratique véritable de gouvernance, et qui promeut le bien-être et la prospérité d’une population, a été écrit dans l’intention de créer la motivation pour ceux qui pourraient utiliser ses idées pour aider un petit pays comme le Népal.  Rinpotché n’est pas intéressé par la politique en soi, mais d’une façon générale par le bonheur et le bien-être de l’humanité tant au niveau individuel qu’aux différents niveaux de l’échelle sociale.

Shamar Rinpotché pourrait vraiment être ce qu’on appelle un génie. Son amour de l’apprentissage et son esprit constamment en éveil lui apportent une connaissance exceptionnelle du monde. Il se montre énormément respectueux des universitaires et de ceux qui ont étudié. Sa capacité d’explorer, pour analyser et réfléchir avec profondeur sur tout, la culture, la science, la physique, l’histoire et la politique, combinée avec son intelligence profonde, lui  a permis de connecter toutes les informations qu’il a rassemblées dans la vie pour arriver à des conclusions très particulières et individuelles. Son intérêt dans toutes les disciplines extérieures et dans les phénomènes émotionnels intérieurs lui a apporté une grande perspicacité dans l’univers et les gens.

La préoccupation de Rinpotché pour le bonheur d’autrui n’est pas limitée aux humains, mais aussi tournée vers les animaux et la planète elle-même. Il a fondé la Fondation de de la Compassion Infinie pour promouvoir un traitement humain des animaux d’élevage destinés à la consommation de viande et les autres animaux également de façon qu’ils ne soient  pas forcés de vivre et de mourir dans des conditions brutales. Voir des animaux en cage dans des conditions désagréables le fait se déplacer pour intervenir personnellement pour améliorer leurs conditions de vie; ainsi, ressentant le pouvoir de sa compassion, des animaux sauvages malades viennent intuitivement à lui pour obtenir de l’aide.

La mort de Shamar Rinpotché est une grande perte, non seulement pour ses étudiants, mais aussi pour l’histoire. Avec le départ de Rinpotché, une grande partie de l’histoire des Himalayas est terminée. Sans aucun doute, il était un des acteurs principaux et le plus influent des personnages dans les Himalayas des 20e siècle et du début du et 21e siècle.

Membre de la noble famille Athub, dès l’enfance Shamar Rinpotché, comme s’il était l’un de ces dignitaires religieux et politiques les plus hauts des Himalayas y compris la famille royale du Bhoutan, peut approcher intimement le 16ème Karmapa. Personne d’autre que lui ne peut être témoin de l’activité du 16e Karmapa, de ses connexions et des rôles que des différents lamas jouent en ces temps d’exil. La mémoire extraordinaire de Rinpotché, combinée avec une compréhension encyclopédique de l’histoire des Himalayas durant cette période est inégalée, parce-qu’il l’a expérimenté directement, en première main pourrait-on dire; tout cela est arrivé avec sa participation. Shamar Rinpotché a en commun avec le grand Lopön Tséchu Rinpotché, son ami proche et confident, l’immersion dans la culture Himalayenne, dans l’histoire, et son réseau de relations sociales lui apporte la compétence nécessaire pour relier et décoder tous les messages apparents, et en comprendre la véritable signification.

Shamar Rinpotché est tel un trésor dans un coffre, toujours capable d’étonner avec quelque chose de totalement nouveau et remarquable. Bien qu’il n’en parle pas, il est aussi un artiste très doué. Il peut dessiner admirablement et joue très bien de la flûte.

Projets et enseignements

Shamar Rinpotché a repris la responsabilité spirituelle du projet de construction du plus grand stupa d’Europe. Initialisé par Lopön Tséchu Rinpotché et construit en coopération avec l’administration locale espagnole, il s’élève à 33 mètres de haut dans Benalmadena sur la côte sud espagnole. Après la disparition de Lopön Tséchu Rinpotché, Shamar Rinpotché a vu le projet à son achèvement, inaugurant en 2003 le stupa avec le Lama Ole Nydahl, les représentants de la famille royale bhoutanaise et du gouvernement du Bouthan  ainsi que les collectivités locales espagnoles.

En tant que maître du Dharma, Shamar Rinpotché est un torrent de connaissance et de pratique. Sa vision du Bouddhisme est vaste et non-sectaire; il s’appuie principalement sur les méditations de Mind Training (lojong), Mahamudra, Calm-Abiding et sur la philosophie classique bouddhiste. Il recherche et reçoit les transmissions de tous les maîtres vivants de toutes les lignées tibétaines pour les méditations de Calm-Abiding et Insight. Ses enseignements sont plus souvent associés à Mahamudra, qu’il explique avec une maîtrise inégalée. Son approche du Dharma est précise et scientifique, et il pratique exactement comme il l’enseigne : en prenant un exemple en lequel il ne s’agit pas de simplement croire, mais dont il faut analyser et tester soi-même la validité des enseignements.

En amont, le pouvoir immense de sa bénédiction pouvait être éprouvé particulièrement lors des  initiations qu’il a données, par exemple dans Amitabha, le Bouddha de Lumière Infinie, dont il se manifesterait incontestablement en personne, se présentant à ses chanceux élèves comme l’éclat éternel de sa réalisation. Même dans de telles situations le non-sectarisme de Shamar Rinpotché est évident, par exemple quand il donne l’initiation de Guru Yoga de Gourou du 3e Karmapa, dans un style unique et loin des concepts, à Europe Center en 2009. La transmission appartenait  à un Nyingma Terma, il l’avait reçu de Dilgo Khyentsé Rinpotché à l’âge de 15 ans et c’était la première fois qu’il la donnait dans cette vie.

Connexion avec Hannah et Lama Ole Nydah

Depuis qu’il leur a transmis la Promesse de Bodhisattva en 1970, le lien entre Shamar Rinpotché et Hannah et Lama Ole Nydahl reste profond et constant . Dans une conférence publique à Kassel en 2006, Shamar Rinpotché s’exprimait en ces mots à leur intention :
“En 1973 le 16ème Karmapa a ordonné à Ole Nydahl et à Hannah d’enseigner, et il avait prévu qu’ils réussiraient très bien dans la diffusion des enseignements du Bouddha à l’Ouest … Sans aucun doute ils ont gardé leur samaya , en suivant et en satisfaisant le souhait de Karmapa.

Au cours des années suivantes, Hannah en particulier par son travail en tant que traductrice et se révélant ainsi un pont entre l’Est et l’Ouest, ils sont devenus un des disciples les plus proches et les plus éprouvés de Rinpotché. Dans les temps les plus sombres de la crise Kagyu en 1994, c’était un lien indestructible de confiance entre Shamar Rinpotché, Hannah et Lama Ole,  et une coopération efficace qui a permis au 17ème Karmapa Thayé Dorjé et sa famille de s’échapper du Tibet occupé par les chinois, surmontant des obstacles périlleux pour arriver sans risque dans le monde libre.

En 2007 dans les derniers jours de la vie d’Hannah, lorsqu’il  a été diagnostiqué à celle-ci un cancer terminal, Shamar Rinpotché s’envole en direction de Copenhague, pour donner spécifiquement un dernier adieu à Hannah et pour lui prodiguer ses derniers enseignements avant qu’elle ne décède.

Le dernier enseignement

Des nombreuses et merveilleuses qualités que Shamar Rinpotché a manifestées, une des plus touchantes est son amour de la beauté de la nature. En particulier il  aime être dans les alentours de son centre de Bodhi Path en Virginie, aux Etats-Unis, et apprécie particulièrement l’environnement pittoresque et paisible de Renchen Ulm, Allemagne. C’est là qu’il a décidé d’être à la fin de sa vie,  et où Sa Sainteté Karmapa Trinley Thayé Dorjé, Lama Ole Nydahl, de nombreux hauts Rinpotchés et les lamas de l’école Karma Kagyu, ainsi que les élèves de Shamar Rinpotché de toute la planète, sont venus pour rendre leurs derniers hommages et faire des voeux pour son retour rapide.

Shamar Rinpotché était un détenteur de la vérité, au-delà de toute manipulation et en tant que tel, il pouvait tout connaître. En pleine conscience, avec clarté et  prévoyance, lors de son enseignement final avant sa mort, il disait : “vous n’avez pas besoin de craindre la mort si vous savez comment pratiquer dans la mort”. Rinpotché a laissé la suite de ses dernières actions et projets à terminer, trop nombreux pour être cités, à ses disciples.

Quand on dit que Shamarpa est une émanation d’Amitabha, cela doit être bien interprété : cela signifie qu’il est un pratiquant de la méditation qui, vie après vie, exécute de grandes choses sur le chemin de l’Eveil . C’est de son propre choix que Shamarpa est apparu,  et par sa propre nature qu’il est réabsorbé dans sa propre terre pure de Dewachen, que lui-même a créée. Les qualités manifestées uniques de Shamar Rinpotché manqueront. Dans de tels temps dégénérés, nous sommes rares et bénis pour avoir pu les rencontrer et avoir compris pour nous-mêmes juste combien elles étaient vastes.

NB :
Comme tous les Shamarpas qui ont précédé, sa prochaine manifestation sera authentifiée en accord avec le principe de reconnaissance réciproque, par Karmapa qu’il a lui-même reconnu,  à savoir Karmapa Trinley Thayé Dorjé. De la même façon que Shamarpa a procédé à la reconnaissance de Karmapa Trinley Thayé Dorjé, il sera respecté un processus interne en regard de l’aspect spirituel  édicté dans l’authentique lignée Karma Kagyu. En tant que tel, il ne sera pas influencé par des tiers cherchant à mettre en avant un candidat à des fins politiques.